Lettres à quelques amis politiques sur la République et l'état de son école, Paris, Plon, 1998 |
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Chargé par Claude Allègre, en 1997-1998, d'organiser la consultation nationale "Quels savoirs enseigner dans les lycées?", Philippe Meirieu avait pris le parti d'interroger directement les lycéens, en même temps que les enseignants et les établissements scolaires. Cette démarche souleva une multitude d'objections de toutes sortes, en particulier de la part de ceux et celles qui lui reprochèrent "de faire décider par ceux qui n'avaient pas encore appris de ce qu'ils devaient apprendre"... Malgré les multiples réponses, les disctinctions décisives entre "enquête", "consultation" et "décision", les mises au point sur la prise d'avis des intéressés et les prérogatives légitimes du politique, les attaques furent extrêmement dures. La plupart des "intellectuels" parisiens s'en prirent personnellement à Philippe Meirieu qui, dans le feu de l'action, prit néanmoins le temps de leur répondre en tentant d'élever les débats.
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"Le mépris dans lequel beaucoup de nos intellectuels, certains enseignants et une partie de l'opinion publique tiennent la pédagogie, prépare la privatisation rapide du système scolaire. Inévitablement, les parents et les élèves qui ne trouvent pas à l'école une aide personnalisée au travail personnel, une réflexion sur le sens des savoirs et la formation du citoyen se retourneront vers des filières spécialisées, des officiines douteuses, quand ce ne seront pas des sectes millénaristes prêtes aujourd'hui à proliférer sur les décombres de la laïcité. Le service public d'éducation n'a pas d'autre choix : investir massivement dans la pédagoogie ou périr." Dans un débat qui n'a jamais été aussi vif, Philippe Meirieu ne mâche pas ses mots. particulièrement exposé, souvent pris à parti pour ses projets de réforme, il s'adresse ici à quelques uns de ses "amis politiques" : Jacques Julliard, Danièle Sallenave, Alain Finkielkraut, Catherine Kintzler, Régis Debray, Monique Vuaillat. Dans chaque lettre, il reprend un thème de la controverse, s'explique et argumente point par point. Enfin, il interpelle tous les citoyens de la République soucieux de l'avenir de leur école. En vérité et sans concession. |