Patrimoine pédagogique : textes fondateurs

N. B. De nombreux autres textes se trouvent dans les chapitres "Cours de pédagogie" et "Cours de philosophie de l'éducation".

 

Présentation chronologique des principaux pédagogues

Roger Cousinet
(1881 - 1973)

L'Education : les plus grands textes de Platon à Rousseau et Freinet

Dans la collection L'anthologie du savoir (CNRS Editions - Nouvel Observateur), une anthologie des plus grands textes occidentaux de l'éducation, choisis et présentés par Philippe Meirieu : Platon, Rabelais, Comenius, Rousseau, Pestalozzi, Dewey, Montessori, Korczak, Neill, Freinet

DICTIONNAIRE DE PEDAGOGIE ET D'INSTRUCTION PRIMAIRE, dirigé par Ferdinand Buisson, nouvelle édition à paraître dans la collection "BOUQUINS" : Présentation et extraits

Jean-Jacques Rousseau, textes, documents (à l'occasion du 300ème anniversaire de sa naissance)

Et aussi, les oeuvres complètes de Jean-Jacques Rousseau en ligne

"Consultez les textes importants de l'histoire de la pédagogie, ce n'est pas visiter un musée, c'est se donner les outils pour comprendre les enjeux de l'entreprise éducative aujourd'hui. C'est acquérir plus de lucidité et nourrir notre inventivité."

Texte : "La pédagogie, outil pour les défis d'aujourd'hui"
Version publiée dans Le Monde de l'éducation

Albert Thierry, L'Homme en proie aux enfants (1905), édition électronique, avec une préface de Philippe Meirieu

Ou téléchargez directement l'édition en PDF en cliquant ici

Fénelon, "Raisonner l'éducation avec ses élèves" : dans son ouvrage célèbre L'éducation des filles, publié en 1687 - consultable in extenso à l'adresse suivante : http://un2sg4.unige.ch/athena/fenelon/fen_fill.html - , Fénelon énonce quelques principes que certains considèreront peut-être comme de dangereux préceptes de Mai 68 !

Jean-Marc Gaspard Itard, Mémoire et rapport sur Victor de l'Aveyron (1801-1806) : disciple des philosophes empiristes et sensualistes (Locke, Helvétius, Condillac), Itard veut prouver que "l'éducation peut tout". Il s'attache à le démontrer en prenant en charge un enfant sauvage caractérisé par ses collègues médecins comme "débile de naissance". Il postule l'éducabilité de Victor et s'efforce de la "prouver". Il n'y parviendra pas complètement mais inventera des dispositifs et outils pédagogiques encore utilisés aujourd'hui.

Grégoire Girard, "Les « modes d’enseignement », « l’enseignement mutuel » et les « gradations » (1826) : le pédagogue de Fribourg livre ici une critique impitoyable du "mode magistral" et propose d'organiser l'enseignement en s'appuyant essentiellement sur les ressources des élèves qui servent de "moniteurs" à leurs camarades. Plus rationnel et efficace, ce système est aussi porteur, à ses yeux, de valeurs essentielles en permettant la promotion de l'entraide et la possibilité de faire de chaque citoyen un éducateur.

Alain,« Le pédagogue, au lieu de semer à contresens dans la tête de l’enfant, devrait suivre son mouvement naturel… » (1906 et sq.) Le philosophe Alain est souvent présenté comme le défenseur le plus radical de la "pédagogie traditionnelle". En réalité, les "Propos sur l'Education", comportent, en même temps, une condamnation des "Petites Sorbonnes" ainsi qu' un éloge du "travail d'alelier" en classe et une condamnation d'une pédagogie de la séduction où domine l'affectivité... Il est ainsi au coeur des tensions fondatrices de la pédagogie, fidèle à sa célèbre formule : "Penser, c'est dire non". Dans les textes présentés ici il apparaît presque comme un défenseur des thèses de l'Education nouvelle.

Jean Jaurès, "Sur la laïque", discours devant la chambre des députés - extraits n°1 : L'enseignement, la République et la démocratie (1910) : Jean Jaurès prononce ici un discours remarquable où il évoque le rôle du professeur dans un état laïc. C'est dans ce discours que Jaurès affirme que "le professeur n'enseigne pas ce qu'il sait, mais ce qu'il est" et qu'il montre qu'il faut que l'élève soit amené à "découvrir toujours une chose à expliquer sous la chose expliquée."

Jean Jaurès, "Sur la laïque", discours devant la chambre des députés - extraits n°2 : Sur la religion, la vérité et l'enseignement (1910) : Jean Jaurès s'élève contre le conservatisme religieux qui finit toujours par accepter les avancées de la science et plaide pour un enseignement fondé sur la raison.

Ligue Internationale de l'Education Nouvelle, Manifeste du Congrès de Calais (1921) : un "manifeste" qui formule les "principes de ralliement" de l' "Education Nouvelle"... sans échapper à certaines ambiguïtés, mais où l'on peut lire, si on le regarde attentivement, les tensions structurantes de l'entreprise éducative et les points qui ont été et restent débattus aujourd'hui dans les discussions et polémiques sur la pédagogie.
Anton Makarenko, correspondance avec Maxime Gorki (1925 à 1938) : Anton Makarenko a fondé la "colonie Gorki" où il recueille, pour l'essentiel, des adolescents délinquants, envoyés par des orphelinats ou des centres à caractère pénitentiaire. Il a décidé de rompre avec la coutûme en vigueur alors de traiter les adolescents en fonction de la connaissance et de l'analyse de leur passé et il s'en explique auprès du "parrain de la colonie, son "maître, Gorki. (Cf. "le moment Makarenko")

Maria Montessori, "Les observations qui sont à la base de ma méthode" (1936) : une conférence donnée en France et qui permet à Maria Montessori de montrer comment elle a construit sa méthode et ses outils à partir de l'observation des enfants et en prenant le contre-pied des stéréotypes existants.

Conclusion des Semaines d’Étude sur l’Éducation Ouvrière de Pontigny, réunies en 1936 et 1937 à l’initiative du Front Populaire : les militants ouvriers et les intellectuels de toute l'Europe, réunis en séminaire, affirment l'importance de la formation de l'esprit critique pour faire vivre une démocratie et attirent l'attention sur la nécessité de donner un idéal à la jeunesse.

John Dewey, "La démocratie créatrice" (1939) : le philosophe et pédagogue s'attache ici, dans un de ses derniers textes, à montrer que la démocratie est, à la fois, un principe, des institutions et une pratique quotidienne sans laquelle ces institutions ne peuvent pas remplir leur mission. D'où l'importance essentielle de l'éducation, comme condition de possibilité de cette démocratie et, réciproquement, de la démocratie comme condition de possibilité de l'éducation.

Voir aussi des extraits du texte "Mon credo pédagogique" (à partir de la page 116)

Fernand Deligny, "Graine de crapule" - "Conseils aux éducateurs qui voudraient la cultiver" (1945) : Deligny, après s'être occupé d'"enfants anormaux" dans l'Asile d'Armantières, crée, après la Libération "La Grande cordée", un mouvement qui combat la tentation de l'enfermement en organisant des séjours pour les adolescents déviants au cours desquels il les met en activité (en particulier par la réalisation de films). Il tire de ces expériences un ensemble d'aphrtismes et d'anecdotes particulièrement suggestifs qui échappent, iout autant, à la dérive disciplinaire qu'à la tentation de la compassion.

Paul Langevin et Henri Wallon, "Projet de réforme global de l'enseignement et de l'éducation" (1947) : Ce projet global fut élaboré par les membres de la « Commission ministérielle d'études pour la réforme de l'enseignement » nommés en 1944 par René Capitant, ministre de l'Éducation nationale du gouvernement provisoire de la République française.C'est, sans aucun doute, le projet le plus ambitieux jamais élaboré pour l'enseignement français. Il avait pour principes "l'Ecole unique pour l'organisation, l'Education nouvelle pour la pédagogie".

Lire le projet

Célestin Freinet, "Les invariants pédagogiques" (1964) : ce texte est une sorte de résumé des principes pédagogiques de Célestin Freinet, formulés de manière particulièrement claire et illustrés d'exemple concrets. Il comporte des "exercices d'auto-évaluation" permettant de vérifier leur assimilation et leur mise en pratique.

Célestin Freinet, "Faites sauter les cales" (1960) : un petit texte très célèbre de Célestin Freinet extrait des Dits de Mathieu. Il est ici commenté en montrant la complexité et la finesse de la pensée de Freinet, bien loin des caricatures.

Maurice Vergaud, Michel Crozier, André de Peretti, et al., Souillac... ou "Le projet d'établissement, élément de la rénovation des collèges" (1982) : en 1982, alors qu'Alain Savary est ministre de l'Education nationale, se tient à Souillac un "séminaire" qui aura un caractère fondateur. Il pose les bases d'une "nouvelle donne" en matière d'organisation de l'institution scolaire fondée sur la mobilisation des équipes autour d'un projet. Michel Crozier y développe l'idée de "liberté des partenaires" comme moyen de débloquer l'inventivité sociale, André de Peretti développe l'idée et la méthodologie du projet. Ces travaux restent aujourd'hui d'un extrême intérêt et doivent être analysés à travers leurs apports comme à travers leurs limites.

Hommage à René Laffitte, décédé le 30 juillet 2009, une grande figure de la pédagogie...

Quelques repères sur son chemin...

Sur l'histoire du mouvement de l'Education nouvelle en France (1899-1939), voir l'excellent site élaboré par Laurent Gutierrez à partir des travaux d'un Comité de recherche sur cette question présidé par Daniel Hameline : http://hmenf.free.fr

A CONSULTER EN LIGNE : Etiennette Vellas (2008). Approche, par la pédagogie, de la démarche d'auto-socio-construction : une "théorie pratique" de l'Education nouvelle. Université de Genève : Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation